"Les débats d'éthique font-ils vraiment avancer la cause environnementale et ont-ils un autre rôle à jouer que d'être évoqués pour gagner des arguments et impressionner les gens?
Pour les activistes, nous le savons, la lutte écologique est souvent un exercice de persuasion. La crise écologique est peut-être évidente et objective pour nous mais, pour un trop gros segment de la population, la question n'est pas particulièrement préoccupante. Les activistes utilisent donc toutes sortes de moyens pour raviver la cause, y compris la sensibilisation publique et le militantisme. Dans ces deux cas, on tente de convaincre les gens par deux moyens principaux, soit la présentation de faits ou soit par l'appel aux émotions. D'une part, on explique les conséquences logiques de la trop grande consommation des ressources naturelles, faisant par exemple allusion au fait que si tout le monde vivait comme nous, les Occidentaux, on aurait besoin de quatre ou cinq autres planètes Terre. D'autre part, toutes sortes de groupes environnementalistes utilisent des images de la nature et de la merveilleuse diversité d'espèces animales et végétales pour toucher une corde sensible chez les individus. Lors de conférences, ils ont l'opportunité de renforcer leurs arguments pour la protection de l'environnement en développant les thèmes de l'obligation morale et éthique.
On ne met pas necessairement la philosophie au service de la cause écologique mais c'est une discipline qui nous permet de découvrir des vérités. Vérités, comme le dit Jean Paul Sartre, qui sont à chercher au fond de nous car c'est lorsque nous sommes sincères avec nous-mêmes que le bien et le mal deviennent discernables.
Il est sûr que personne ne veut la souffrance des autre êtres et personne ne peut sincèrement vouloir la destruction des écosystèmes. Le défi ultime n'est donc pas de développer des éthiques philosophiques mais plutôt d'apporter les gens à vivre honnêtement et en toute bonne foi."
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